Quels sont les placements préférés des professionnels de l’épargne

Selon l’observatoire Nortia, les professionnels de l’investissement ont priorisé l’aversion au risque au 3e trimestre.

L’Observatoire Nortia du conseil financier indépendant, établi à partir de l’activité de plus de 2.600 CGP, montre que les mouvements et les arbitrages des professionnels de l’investissement ont priorisé l’aversion au risque au 3e trimestre. 

 

Dans un contexte de marché peu porteur pour les actions, et sujet à de nombreuses tensions géopolitiques, concernant l’assurance vie, les CGP ont privilégié la collecte sur les fonds en euros au détriment de celle sur les UC, rapporte l’enquête, avec seulement 42% de volume investi sur ces dernières, contre encore 58% au trimestre précédent.
 

Les fonds euros reprennent l’avantage
 

« Cette baisse n’est pas surprenante et reste en ligne avec la prudence appliquée par les CGP depuis le début de l’année. D’autre part, la période n’est pas forcément favorable à la prise de risque, à la vue des offres bonus proposées par certaines compagnies, qui permettent à un client d’obtenir des rendements avoisinants les 4,50% sur le fonds euros, quelle que soit l’exposition UC du contrat », explique Nortia.
Du côté des unités de compte, ce sont les produits structurés qui restent privilégiés, avec 28,4% des versements orientés sur ces produits dans la poche d’unités de compte. Deuxième classe d’actif collectée pour les UC, les supports immobiliers accusent une légère baisse, passant à 19,8% de la collecte (contre 22,3% au T2).
 

Les conseillers en gestion de patrimoine ont été particulièrement actifs sur ces produits, mettant en œuvre des arbitrages sortants, principalement sur les SC et les SCI. L’obligataire complète le trio de tête, avec 17,8% de la collecte sur la poche UC en assurance-vie. « Cette classe d’actif est toujours portée par le succès des fonds datés, qui perdurent dans le temps, de nouveaux produits étant en cours de lancement ou déjà disponibles », note l’enquête.
 

Le come-back des placements monétaires
 

Les fonds monétaires, dans la continuité du premier semestre, confirment leur renouveau dans les constructions de portefeuille, en représentant 12,8% de la collecte. « Ces supports d’investissement ont retrouvé leur public, et permettent de générer une rémunération attractive, dans une période où les investisseurs hésitent à rentrer sur les actifs plus risqués et préfèrent temporiser », commente Nicolas Lemaire, ingénieur financier chez Nortia.
 

Enfin, les fonds actions demeurent sous la barre des 10% des volumes de collecte sur la poche UC. « Bien que l’on observe une légère hausse par rapport au dernier trimestre, les clients ne reviennent toujours pas vers ce type de produits, délaissés depuis le début de la guerre en Ukraine. Ils préfèreront s’exposer au marché action, au travers d’un produit structuré présentant un sous-jacent monosignature ou indiciel. Ces produits proposant une barrière de protection en capital, ceci peut avoir un effet psychologique lors d’une souscription ».
 

Arbitrages : priorité aux rendements quantifiables
 

En matière d’arbitrage, à l’instar du second trimestre, les CGP ont continué d’être actifs dans la gestion des contrats existants de leurs clients au cours du troisième trimestre. Cette tendance s’accélère même, avec 6,54% de l’encours Nortia Life arbitré sur la période, niveau historiquement élevé depuis la création de l’observatoire.
 

Comme pour les flux entrants, les grands gagnants de ce trimestre en matière d’arbitrage sont tous liés au marché obligataire. Les conseillers en gestion de patrimoine sécurisent leurs allocations, en se repositionnant sur les classes d’actifs où les rendements sont les plus facilement quantifiables, telles que les fonds en euros et monétaires, dont la performance est estimable à un an, mais aussi les fonds datés et les produits structurés, dont la performance cible est définie à l’entrée. Sur les classes d’actifs immobilières, les conseillers en gestion de patrimoine ont été particulièrement actifs, mettant en œuvre des arbitrages sortants, principalement sur les SC/SCI.
 

« Deux phénomènes s’entrechoquent : d’abord, les clients investis depuis plusieurs années sur des produits, qui ont généré une performance certaine dans leur contrat d’assurance vie, ont tendance à sécuriser leurs bénéfices dans l’environnement actuel. On observe également des arbitrages sortant de produits ayant bénéficié de campagne de lancement à frais 0%, où les clients sécurisent d’ores et déjà l’année de performance réalisée depuis leur entrée sur le produit », détaille Théo Liebgott, ingénieur financier junior chez Nortia.
 

Enfin, pour les comptes-titres, qui ont également enregistré une importante collecte, la tendance est similaire. Priorité est donnée aux produits structurés et à l’obligataire. Les supports plus dynamiques, à l’instar des actions ou des fonds flexibles dynamiques, s‘affichent en retrait, même si quelques OPCVM actions captent des volumes de collecte sur ce troisième trimestre, comme certains fonds globaux ou exposés à l’intelligence artificielle.
 

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