Guerre en Ukraine : quel constat après un an de conflit et d’inflation galopante ?

Un an après l’invasion russe de l’Ukraine, les perspectives de l’économie mondiale ont beaucoup changé. Analyse des experts d’Invesco sur l’impact de la guerre en Ukraine pour les marchés.

Un an après l’invasion russe de l’Ukraine, les perspectives de l’économie mondiale ont beaucoup changé. Analyse des experts d’Invesco sur l’impact de la guerre en Ukraine pour les marchés.

 

Les risques géopolitiques et énergétiques, bien que toujours présents, se sont éloignés. L’attention s’est largement portée sur la politique monétaire et sur la capacité des banques centrales à juguler l’inflation et à éviter la récession.

La belligérance de la Russie n’est donc qu’une facette de l’environnement macroéconomique complexe dans lequel nous nous trouvons. Après des années de faible inflation, la reprise économique post-Covid fin 2021 a provoqué une montée en puissance de l’inflation à travers le monde, alors que la demande réprimée des consommateurs s’est libérée malgré des chaînes d’approvisionnement entravées. L’éclatement du conflit le 24 février 2022 a exacerbé les pressions inflationnistes. Avec le recul, il semble évident que les banques centrales ont réagi trop lentement. En parallèle, la guerre a eu un impact très important sur l’Europe, notamment en ce qui concerne sa sécurité énergétique.

Dans ce contexte, les experts d’Invesco offrent un aperçu clé de l’évolution des risques auxquels sont confrontés les marchés depuis le début de la guerre et reviennent sur ce que cela signifie pour les titres obligataires et les actions, ainsi que les considérations ESG. […] 
 

Sur les marchés obligataires – Lyndon Man, Co-Head of Global IG Credit : « En vérité, le conflit a plutôt été un facteur aggravant pour le resserrement monétaire des banques centrales qui avait commencé au quatrième trimestre 2021. Néanmoins, les actifs européens ont été impactés de manière plus aiguë […] » Il s’attend à ce que les hausses de taux de la Fed « plafonnent » cette année, en dépit de certains commentaires « hawkish » récents. « La Banque centrale européenne rattrape son retard et les spreads européens restent plus larges par rapport aux États-Unis. L’Asie semble également attrayante après avoir sous-performé l’année dernière. Bien que nous ayons connu une forte reprise en janvier, les rendements sont toujours à des sommets jamais atteints depuis 2009, tandis que les flux et les fondamentaux des entreprises restent globalement favorables. »
 

Sur les actions européennes – James Rutland, gérant du fonds European Equities : « Après le choc initial du sell-off au moment où la Russie a envahi l’Ukraine et la reprise du marché à court terme qui a suivi, la sécurité énergétique et l’inflation sont devenues les thèmes dominants sur le marché européen. Les coûts de l’énergie ont déjà considérablement baissé, et les économistes ont revu à la hausse leurs prévisions économiques en conséquence. L’amorce d’un recul de l’inflation, conjuguée à la baisse de la croissance des salaires réels pourrait devenir positive pour les marchés et finalement, engendrer des perspectives plus favorables pour le consommateur, et pour l’économique plus largement. »
 

En termes d’ESG et de transition énergétique – Sudip Hazra, Head of ESG Research : « Les questions relatives à l’idée d’une « transition juste » ont également été mises en avant depuis l’invasion de l’Ukraine, l’accent étant mis sur la répartition équitable des coûts et sur l’impact social de la décarbonisation. Dans ce contexte, l’accessibilité financière et la crise du coût de la vie sont des facteurs clés. Dans certains pays, il est encore question de mettre en place des taxes exceptionnelles sur les combustibles fossiles, afin de redistribuer potentiellement les profits aux consommateurs. »
 

Et pour le futur ? – Arnab Das, Global Market Strategist : « Si la guerre se prolonge, nous ne devrions pas connaître les mêmes chocs énergétiques qu’en 2022, mais le risque d’un hiver rude l’année prochaine demeure. Dans ce contexte, les prix des matières premières pourraient être structurellement plus élevés en Europe et en Occident qu’en Asie ou dans les marchés émergents. La guerre transforme le système international, avec des implications majeures pour l’économie mondiale et l’allocation d’actifs stratégique. »
 

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