Le manque de connaissances financières coûte très cher aux Français !

En France, l’absence de culture financière coûterait environ 2 390 euros par an à une personne présentant des connaissances limitées, comparé à une personne disposant d’un niveau moyen de connaissances en la matière.

En France, l’absence de culture financière coûterait environ 2 390 euros par an à une personne présentant des connaissances limitées, comparé à une personne disposant d’un niveau moyen de connaissances en la matière. Sur une période de 10 ans, ce total équivaudrait à 39 270 euros, par rapport à des ménages bénéficiant de compétences financières fondamentales.

 

Allianz a récemment conduit une nouvelle enquête portant sur la culture financière auprès d’un panel de plus de 1 000 individus dans sept pays distincts : l’Allemagne, l’Australie, l’Espagne, les États-Unis, la France, l’Italie et le Royaume-Uni. L’objectif principal était d’évaluer le niveau de compétence financière touchant des sujets variés tels que les taux d’intérêt, l’inflation, ainsi que les risques et les rendements associés aux investissements.
 

Le niveau est globalement bas : seuls 10 à 18 % de l’ensemble des répondants ont un niveau élevé de culture financière. L’Italie enregistre la plus grande proportion de personnes ayant un niveau élevé de culture financière (18 % des répondants italiens), tandis que les États-Unis et la France sont en bas du classement, avec seulement 10% de répondants ayant un niveau élevé de culture financière.
 

Dans tous les pays sondés, la part des participants manquant de culture financière s’est avérée nettement plus élevée, oscillant entre 20 % (Espagne), 26 % pour la France et 32 % (États-Unis).
Notamment, près de deux tiers (66 %) des répondants ont exprimé le sentiment de posséder moins de connaissances que l’investisseur moyen quant aux marchés financiers et à l’investissement. Dans le contexte actuel de forte inflation, cet état de fait s’ajoute au déficit de culture financière et se révèle être un double fardeau pour les épargnants.
 

Quel est l’impact réel du niveau de compétence financière sur les rendements des investissements des ménages ?
 

Dans le cadre de cette étude, Allianz a construit des modèles de portefeuilles et a été en mesure de déterminer, pays par pays, les rendements réels des placements des ménages en fonction de leur niveau de compétence financière. De manière générale, l’écart moyen annuel de rendement entre une personne possédant une faible culture financière et une autre détenant un niveau moyen de compétence s’est avéré particulièrement élevé, allant de 1,2 % en France à 1,5 % en Espagne.
 

Pour évaluer les bénéfices financiers d’une solide culture financière, Allianz a créé des portefeuilles types idéaux selon le niveau de compétence financière, calculant les rendements réels passés pour chaque pays étudié. En France, l’absence de culture financière coûterait environ 2 390 euros par an à une personne présentant des connaissances limitées, comparé à une personne disposant d’un niveau moyen de connaissances en la matière. Sur une période de 10 ans, ce total équivaudrait à 39 270 euros, par rapport à des ménages bénéficiant de compétences financières fondamentales.
 

De leur côté, les épargnants français jouissant d’une solide éducation financière pourraient espérer générer annuellement 2 730 euros de plus qu’une personne dépourvue de culture financière, soit quasiment l’équivalent du salaire mensuel moyen en France. Sur une période de 30 ans, cela représenterait une somme colossale de 243 959 euros.
 

Ludovic Subran, économiste en chef du groupe Allianz, souligne :  » Un niveau de culture financière trop faible peut avoir des conséquences sérieuses. En effet, sur des périodes d’investissement prolongées, à l’instar de la préparation à la retraite, ce manque de connaissances peut fortement influencer les choix financiers des ménages. Néanmoins, rien n’est irrémédiable : en acquérant des bases solides, chacun peut développer un niveau de connaissance suffisant pour optimiser sa gestion financière « .
Les disparités entre les femmes et les hommes concernant la culture financière persistent, bien qu’elles se réduisent en France par rapport à 2020.
Face à la complexité du contexte économique actuel, l’étude a également porté son attention sur le niveau de confiance des participants quant à leur avenir financier.
Parmi les répondants français, près de la moitié des hommes (47 %) ont affirmé être confiants quant à leur situation financière personnelle, alors que seulement 33 % des femmes partagent cet optimisme. Ce manque de confiance pourrait notamment s’expliquer par un déficit de connaissances, puisque les femmes (29 %) sont davantage sujettes à un faible niveau de littératie financière que les hommes (22 %). Néanmoins, cet écart s’est réduit cette année (6 points d’écart entre les hommes et les femmes présentant un niveau de compétence financière suffisant), par rapport à une étude similaire réalisée par Allianz en 2020 (écart de 16 points).
Cependant, cette année encore, ce sont les femmes qui ont été plus nombreuses à répondre  » je ne sais pas  » à une ou plusieurs questions portant sur des thèmes tels que les taux d’intérêt, l’inflation, la notion de risque et de rendement, ou encore la diversification. Cette méconnaissance du sujet a un impact négatif sur leur confiance en elles au moment de prendre des décisions financières.
 

Pour Patricia Pelayo Romero, économiste chez Allianz et co-auteure de l’étude,  » les programmes d’éducation financière se focalisent sur l’amélioration des compétences en calcul, mais cela ne se limite pas aux mathématiques. Les initiatives fructueuses en matière d’éducation financière, notamment celles ciblant les femmes et les jeunes, devraient commencer par renforcer la confiance en soi « .
 

En plus de cette disparité entre les genres, la situation présente des similitudes entre les générations. L’étude révèle que les connaissances et compétences financières augmentent avec l’âge, avec une concentration plus forte de personnes très compétentes en matière financière chez les baby-boomers (21 %), en comparaison des générations Z (6 %) et Y (11 %) combinées.
 

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