Quelles perspectives pour 2017 ?
Actions :
Les niveaux actuels de valorisation des actions sont élevés, essentiellement outre-Atlantique. La prudence est donc de mise, les catalyseurs à une poursuite de la tendance haussière étant peu nombreux. En Europe, les marchés italien et allemand vont être les plus vulnérables pour différentes raisons : tout d’abord, l’Italie est le pays européen ayant la croissance la plus faible sur les cinq dernières années avec un gouvernement en pleine recomposition (pas de grandes réformes envisageables) et un système bancaire en plein marasme (augmentation de capital de plus de 13 milliards d’euros d’Unicredit et « sauvetage » en catastrophe de Monte Dei Paschi). Ensuite, l’Allemagne va souffrir des événements politiques récents, les pays anglo-saxons (Royaume-Uni et Etats-Unis) d’habitude fer de lance du libre-échange, se replient sur eux-mêmes. Par ailleurs, un renforcement des mesures protectionnistes est également visible en Chine dont les plans de relance récents sont focalisés sur la consommation intérieure du pays. Ce contexte est défavorable à un pays exportateur tel que l’Allemagne. En outre, le système bancaire allemand est des plus fragiles. Pour preuve, le total des engagements de Deutsche Bank est plus de 30 fois supérieur à ses fonds propres ! En d’autres termes si l’ensemble des actifs de la banque baissent de plus de 3%, Deutsche Bank est tout simplement en faillite.
Obligations :
La remontée des taux longs risque de se poursuivre. Cette tendance de fond va commencer à poser problème aux États occidentaux qui sont surendettés et qui n’ont pas réussi à mener des réformes structurelles, France et Italie en premier lieu. Les banques centrales ont inondé l’économie financière de milliers de milliards d’euros ; attention par conséquent à ce que cet argent ne se déverse pas de manière significative dans l’économie réelle, sinon nous n’aurions pas de l’inflation comme tant souhaité par les banques centrales, mais de l’hyperinflation telle que des pays comme l’Argentine, le Venezuela ou encore le Zimbabwe la connaisse à l’heure actuelle. Ainsi, la crédibilité des banques centrales va être un élément clé tout au long de l’année 2017. Historiquement, une divergence aussi profonde entre deux puissances économiques de premier plan, Europe et Etats-Unis en l’occurrence, n’a jamais été profitable.
Devises :
Le dollar va à nouveau jouer un rôle clé en 2017. En effet, si Donald Trump parvient à mettre en place ses mesures protectionnistes, nul doute que les capitaux américains investis à l’étranger vont revenir au pays, renforçant un peu plus le dollar face aux autres monnaies fiduciaires. Par ailleurs, quid du nouveau gouvernement italien, des élections allemandes et surtout françaises ? Beaucoup d’événements qui pourraient mettre à mal la monnaie unique. Comme en 2016, l’or va certainement être le grand gagnant de la « guerre des monnaies » que ne cessent de se livrer les banques centrales mondiales depuis quelques années en dépréciant volontairement leur propre devise afin d’engranger au maximum quelques points de croissance. Mais à long terme cette stratégie est tout simplement catastrophique et mènera à la fin de certaines monnaies fiduciaires.
Matières premières :
Le rebond technique qu’a connu la majorité des matières premières durant l’année 2016 risque d’arriver à son terme, au vu des perspectives de croissance de l’économie mondiale. En effet, les cours des matières premières semblent être parvenus à un juste équilibre entre les pays producteurs et les pays consommateurs. Seul un scénario d’hyperinflation pourrait changer la donne, avec des cours qui exploseraient à la hausse.
Géopolitique :
Les événements et décisions politiques vont plus que jamais avoir un effet directionnel sur les marchés financiers. Outre les différents événements précités il va falloir à nouveau porter son attention sur le cas Grec, qui contrairement aux apparences, n’est pas encore terminé. En effet, les prêteurs de la Grèce ont vu d’un mauvais œil les récentes annonces faites par Tsipras envers une aide accrue aux plus démunis. Par ailleurs, la Chine ne cesse de renforcer son arsenal militaire et se présente comme étant la seconde puissance militaire mondiale… les tensions en mer de Chine ne cessent de s’accroître sans que personne n’en tienne compte pour le moment.
Conclusion :
Les marchés financiers risquent de connaître une année 2017 volatile au cours de laquelle la sélection des actifs dans lesquels investir va être déterminante pour la recherche de rendements honorables.