PER ou assurance vie ? Les clés et les chiffres pour choisir

Dans l’optique d’une préparation de leur retraite, beaucoup d’épargnants hésitent entre un contrat d’assurance vie et un plan d’épargne retraite (PER).

Dans l’optique d’une préparation de leur retraite, beaucoup d’épargnants hésitent entre un contrat d’assurance vie et un plan d’épargne retraite (PER). Olivier Herbout, co-fondateur et Directeur des Investissements de Ramify nous donne les clés pour choisir.

 

Les deux produits peuvent évidemment être souscrits en parallèle car ils présentent chacun leurs propres avantages.
Pour ceux qui souhaitent faire un choix, notamment via des critères fiscaux, nous avons comparé une même stratégie d’investissement – pendant une durée de 25 ans – sur une assurance vie et un PER.
 

Hypothèse retenue au lancement des investissements
Pour étudier l’impact fiscal des deux produits, nous prenons l’hypothèse d’un épargnant, Jean, qui commence à 40 ans un projet d’investissement visant à préparer sa retraite devant intervenir 25 ans plus tard, à 65 ans. 
Il est marié avec deux enfants et les revenus annuels nets (salaires) du ménage atteignent 75.000 €, soit 6.250 € nets / mois.
Nous prenons l’hypothèse financière d’un versement initial de 10.000 € auquel s’ajoutent des versements mensuels de 500 € pendant 25 ans. Pas de retrait pendant toute la vie de ces produits. La capacité d’épargne est donc de 6.000 € / an, sauf la 1ère année où 16. 000 € sont investis. Pas de rachat partiel dans les deux cas et une sortie définitive de ces produits à 65 ans.
 

Dans les deux cas (assurance-vie et PER), l’hypothèse de rendement annuel de chaque produit atteint 5 % grâce à une allocation d’actifs diversifiée en unités de comptes : ETFs actions, ETFs obligations, SCPI et fonds euros.
 

Au contraire de l’Assurance vie, les versements effectués dans le PER offrent une économie d’impôts « à l’entrée » (voir encadré fiscalité, plus bas). Il est donc nécessaire de prendre en compte cette économie d’impôts pour que la comparaison entre PER et AV soit la plus juste possible.
Ainsi, pour une capacité d’épargne annuelle de 6.000 €, Jean peut verser jusqu’à 7.600 € dans son PER. En effet, en versant 7.600 € dans son PER, il débloquera une économie d’impôts de 1.600 €. Son réel effort d’épargne est donc bien de 6.000 € (7.600 € – 1.600 €).
 

Résultats au déblocage des opérations
 

Hypothèse 1 : un foyer fiscal inchangé (revenu de 75.000 € et nombre de parts de 3)
PER : à maturité, 25 ans plus tard, le versement avant impôt aura représenté 200.025 € et 139.813 € après impôt. Les gains avant impôt auront représenté 214.751 € et 150.326 € après impôts. Compte tenu du taux d’intérêt, le capital aura atteint 441.776 € avant impôts, et 290.138 € après impôts.
Assurance vie : à maturité, 25 ans plus tard, le versement avant et après impôt aura représenté 160.000 € et 160.000 € après impôt. Les gains avant impôt auront représenté 174.544 € et 131.605 € après impôts. Compte tenu du taux d’intérêt, le capital aura atteint 334.544 € et 291.605 € après impôts.
A maturité du projet, la plus-value dégagée du contrat d’AV atteint 131.605 € (291.605 € – 160.000€), tandis que celle du PER atteint 130.138 € (290.138 € – 160.000 €).

 

Hypothèse 2 : un foyer fiscal dont les revenus ont été abaissés à 30.000 € et le nombre de parts, à 2)
A maturité du projet, la plus-value dégagée du contrat d’AV atteint 131.605 € (291.605 € – 160.000 €) tandis que celle du PER atteint 140. 990 € (300.990 € – 160.000 €).
Interprétation des résultats :
Il n’y a pas, de manière générale, une enveloppe d’investissement meilleure que l’autre. Cela diffère en fonction de son foyer fiscal et de son projet de vie : pour deux exemples très proches, un cas est plus favorable au PER, l’autre à l’Assurance Vie.
 

 

Rappel de la fiscalité impliquée par chacun des deux produits
 

Le PER
Sur option, les versements sont déductibles du revenu imposable. Jean peut donc déduire chaque année 6.750 € de son revenu imposable.
A terme, si Jean choisit une sortie en rente, celle-ci sera imposable à l’impôt sur le revenu (IR) après abattement de 10 %. Des prélèvements sociaux (17,2 %) s’appliqueront également sur la quote-part de la rente correspondant aux versements volontaires.
Si Jean opte pour une sortie en capital, la part de capital correspondant aux versements volontaires sera imposée à l’impôt sur le revenu, mais pas aux prélèvements sociaux. La part de capital correspondant aux produits générés par le contrat subira, elle, un prélèvement libératoire forfaitaire (PLF) de 30 % intégrant les prélèvements sociaux ou – si Jean le souhaite – sera imposée à l’IR.
 

Le contrat d’assurance-vie
Pas d’avantage fiscal concernant les versements.
A terme, s’il sort en rente viagère, et qu’il opte pour une taxation à l’IR, seule une fraction de la rente sera soumise à l’impôt et aux prélèvements sociaux de 17,2 %. Pour Jean qui compte partir à 65 ans, cette part taxable sera de 40 %. S’il attend 5 ans de plus et déclenche la rente à 70 ans, elle sera de 30 % seulement.
 

Si Jean ferme son contrat à 65 ans et récupère les fonds (composés du capital et des intérêts), le capital ne sera pas fiscalisé. L’imposition des intérêts s’effectuera à l’IR ou au PLF :
 

Si les sommes versées sur le contrat sont inférieures à 150.000 € : imposition des intérêts au PLF de 7,5 % + prélèvements sociaux, soit 24,7 %
Si les sommes versées sont supérieures à 150.000 € : imposition au taux de 7,5 % (pour la partie inférieure à 150.000 €), et, ensuite, au taux de 12,8 % (30 % au total).
Marié, Jean bénéficiera d’un abattement fiscal annuel de 9 200 €. Seule la part des intérêts dépassant ce montant sera taxée.
 

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