Les Français continuent de thésauriser, privilégiant les placements sans risque

Épargne en France : Les stigmates de la crise sanitaire et du conflit russo-ukrainien persistent

Les répercussions de la crise sanitaire, amplifiées par le conflit russo-ukrainien, continuent d’influencer le comportement des Français en matière d’épargne. Les ménages maintiennent un niveau d’épargne élevé, inquiets face à un climat économique et géopolitique incertain et à une inflation, bien que décroissante, qui érode leur pouvoir d’achat. La préparation financière de leur retraite, vue comme plus lointaine et moins rémunératrice, est également une préoccupation majeure.

 

Selon l’Insee, le taux d’épargne en France s’établit à 17,9 % du revenu brut, soit 2,3 points de plus qu’en 2019. L’institut prévoit que ce niveau sera maintenu au premier semestre 2024. Cette épargne de précaution bénéficie principalement aux placements sans risque, une tendance qui devrait se poursuivre. En effet, dans le dernier baromètre de l’épargne de l’AMF/Audirep de fin décembre 2023, 38 % des sondés envisagent un placement garanti pour les 12 prochains mois, contre 11 % pour les actions, 7 % pour un placement immobilier diversifié et 6 % pour les cryptomonnaies.

 

Cependant, la primauté accordée aux placements sans risque n’offre pas une rémunération optimale à long terme ni la meilleure protection du pouvoir d’achat. L’étude 2024 de l’Institut de l’épargne immobilière & foncière (IEIF) sur les performances des placements sur longue période le démontre. Sur 40 ans (1983-2023), les placements en Bourse sont les plus performants, avec un taux de rendement interne (TRI) de 12,4 % pour les actions. L’immobilier se distingue également par ses performances, avec un TRI de 10,4 % pour le logement à Paris, dépassant ainsi d’autres classes d’actifs comme les foncières cotées, les OPCI, les SCPI et le fonds en euros de l’assurance-vie.

 

Stéphanie Galiègue, directrice générale adjointe de l’IEIF, souligne que le contexte macroéconomique a changé depuis deux ans, avec une croissance économique durablement freinée et des taux d’intérêt en hausse. Ce nouveau paradigme serait désormais favorable aux classes d’actifs ayant une composante revenus importante et pouvant être indexées sur l’inflation, comme l’immobilier.

 

Les Français continuent de privilégier les placements sans risque pour leur épargne, malgré des performances supérieures des actions et de l’immobilier sur le long terme. Le contexte économique et géopolitique incertain, ainsi que les inquiétudes concernant la retraite, influencent toujours leur comportement d’épargne. Toutefois, le changement de paradigme économique pourrait favoriser les classes d’actifs prenant en compte les évolutions sociétales et environnementales, telles que les Actions Green Europe et l’immobilier de santé.

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