Défaillances d’entreprises en France : que faut-il espérer ou craindre en 2023 ?

AU Group et EY proposent dans leur nouvelle étude portant sur les prévision de défaillances d’entreprises en 2023.

AU Group et EY proposent dans leur nouvelle étude portant sur les défaillances d’entreprises. Il s’agit d’une analyse qualitative de la situation des entreprises françaises pour l’année 2023, et quantitative en s’appuyant sur les données d’Allianz Trade 2022. 

 

Dans un contexte actuellement tendu (inflation, tensions sociales, incertitudes géopolitiques…), quels sont les entreprises et secteurs en difficulté ? Comment mieux les accompagner ? Comment préserver la trésorerie ? Focus sur les tendances attendues pour 2023.
 

Les experts interrogés dans cette étude s’accordent à dire, qu’hormis quelques défaillances de pointe, ce sont principalement les TPE qui sont en difficulté mais le mouvement s’oriente également vers les PME et ETI. Une accélération des dossiers de restructuration, notamment dans le cadre de procédures amiables sont constatées. Les secteurs le plus touchés sont l’industrie, l’agroalimentaire, l’automobile, le BTP et la tech dans les régions Ile-de-France, Auvergne Rhône Alpes ou Hauts-de-France.   
 

« Dans notre étude publiée l’année dernière, nous constations dès décembre 2021, une remontée des défaillances, marquée par une augmentation des dossiers en prévention et en conciliation. En 2022, ce phénomène s’est confirmé, s’accélérant mois après mois » explique Vivien de Lassée, Directeur Général chez AU Group. 
 

« 2022 aura été une année exceptionnelle sur le plan économique dans la plupart des secteurs d’activités. Il y a eu un rebond extraordinaire pour les entreprises en sortie de Covid, et nous avons connu un afflux de liquidité. Pour autant, une nouvelle hausse des défaillances d’entreprises, principalement des TPE (souvent plus fragiles, récentes et moins capitalisées), s’est accélérée sur le 2ème semestre. Nous avons été très sollicités, notamment dans des secteurs en difficulté comme l’automobile, le textile, l’aéronautique, le ferroviaire, et même le secteur agroalimentaire qui commençait à subir les 1ers effets de la crise que nous connaissons aujourd’hui » poursuit Guillaume Cornu, associé EY, responsable de l’activité Restructuring.

Prospective sur 2023 – Une reprise des défaillances attendue

 

« Beaucoup de paramètres se combinent en 2023 : instabilité géopolitique, inflation, hausse du coût de l’énergie, prix des matières… Dans ce contexte, nous nous attendons à un retour des défaillances à son niveau pré-covid avec à nouveau 40% d’augmentation, soit près de 59 000 défaillances envisagées d’ici fin 2023 » précise Olivier de La Pontais. « Au-delà de la poursuite de la hausse des défaillances qui touche désormais PME et ETI, nous avons constaté une augmentation des dossiers de restructuration des PGE au travers de la médiation du crédit pour les PGE supérieurs à 50K€, mais surtout au travers de procédure de conciliation pour les dossiers plus importants » déclare Guillaume Cornu. 

Dans le domaine des faillites d’entreprises, le retour à la normale va s’accélérer en 2023 
 

En 2022, après deux années de repli, les défaillances d’entreprises ont enregistré une progression forte et quasi généralisée. C’était attendu, avec la fin programmée des mesures d’urgence et des financements massifs des Etats. Cela s’est consolidé avec les effets domino de la guerre en Ukraine, à travers la flambée des prix de l’énergie et des matières premières, et des multiples épisodes de confinements en Chine, notamment sur les chaînes d’approvisionnement.

Le rebond des faillites qui s’est enclenché en 2022 n’est pas terminé. Les réserves accumulées depuis la reprise ont permis d’absorber les chocs sur 2022, au moins en partie, mais cette résilience des entreprises est confrontée à une triple menace pour 2023 : une croissance plus faible, des marges réduites et des conditions de financement qui se détériorent. 

L’année 2023 est un saut dans l’inconnu pour les ETI françaises
 

Portées par le plan « France Relance » et par les mesures de compétitivité prises lors du précédent quinquennat (baisse de la fiscalité de production notamment), les ETI ont atteint en 2021 et au premier trimestre 2022 le plus haut niveau de création d’emplois (+ 50 000 emplois nets) et d’investissements (+42% vs. 2019) depuis 2009. 

À l’été 2022, l’horizon s’est considérablement obscurci, spécialement pour les ETI industrielles qui affrontent leur troisième crise en deux ans. « Face à une crise inédite des coûts de production (inflation des matières premières, des intrants, et explosion des coûts de l’énergie), la résilience des ETI est, une nouvelle fois, sévèrement mise à l’épreuve en 2023 » explique Alexandre Montay Délégué Général du METI. L’année 2023 s’annonce pour nombre d’entre elles comme un véritable saut dans l’inconnu.

Le changement de paradigme se confirme
 

Après une année record en 2021, le marché du capital de risque et du growth equity a ralenti cette année. Selon Franck Sebag Associé, EY « Près de 400 milliards de dollars de valorisations sont partis en fumée en 2022. » 

Avec la remontée des taux d’intérêt, l’inflation galopante et le ralentissement de la croissance économique, les tours de table se sont raréfiés et les valorisations des startups ont été revues à la baisse. En 2023, il faudra faire des choix tout en garantissant un profil de croissance compatible avec l’attente des investisseurs. 

Renforcer les outils de BFR est plus que jamais d’actualité pour les entreprises
 

Dans le contexte de crise sanitaire, les entreprises ont pu recevoir l’appui de l’État au travers des prêts garantis (PGE) mais elles sont aujourd’hui redevables d’une dette. 2022 était l’année du début des remboursements qui ont majoritairement été étalés sur quatre ans avec l’année de franchise supplémentaire. La période d’amortissement de ces prêts aura un impact immédiat sur la trésorerie disponible des sociétés et sur leur capacité d’investissement. Largement démocratisé et prenant une place de plus en plus importante dans le financement du crédit inter-entreprises, l’affacturage s’impose comme une solution pouvant soutenir les trésoreries des sociétés vendant en B2B.
 

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