Assurance chômage : les incidences inattendues sur les carrières

Entrées en vigueur le 1er février dernier, la réforme de l’assurance chômage pourraient avoir des incidences inattendues sur les carrières des Français.

Entrées en vigueur le 1er février dernier, la réforme de l’assurance chômage et les nouvelles règles d’indemnisation qui en découlent, pourraient avoir des incidences inattendues sur les carrières des Français. 

 

 

Alors que le « monde post pandémie » semblait destiné à porter le sceau du changement, entre Big Quit et quête de carrières « qui font sens », quelle est la perception des Français en termes de mobilité professionnelle ? Pour y voir plus clair, 365Talents et l’IFOP ont réalisé une enquête exclusive auprès de 1000 salariés français. Un sondage qui dresse un portrait réaliste des travailleurs, entre rêve de renouveau et pragmatisme économique.  

Une envie de changement partagée par plus de la moitié des salariés français

 

Les Français ont la bougeotte ! C’est le premier constat révélé par l’enquête IFOP x 365Talents : près des trois quarts des salariés interrogés (75%) déclarent ne rester que 5 ans ou moins au sein d’une même entreprise. Ils sont aussi plus de 52% à exprimer une envie de changement dans leur vie professionnelle. Dans un registre plus radical, 43% des salariés français disent envisager de démissionner de leur poste actuel. Ils sont même 44% à envisager un changement de métier ! 
 

Une envie de renouveau encore plus marquée chez les moins de 35 ans : 60% d’entre eux espèrent un changement de vie professionnelle. Si les plus jeunes sont traditionnellement plus mobiles – moins de contraintes familiales, propension plus grande à prendre des risques – il existe également un effet générationnel. Cette tranche d’âge a en effet intégré le caractère potentiellement hybride de leur parcours professionnel, caractérisé par des alternances entre différents métiers, voire différents statuts (salariat, freelancing…). 
 

L’envie de changement séduit également davantage les salariés non-cadres (48% contre 36% des catégories supérieures) et les salariés travaillant dans les secteurs de l’agriculture et de l’industrie (58% contre 44% en moyenne). 

Pourtant ces envies de changement se concrétisent peu : seuls 7% des salariés français déclarent avoir effectivement démissionné récemment, et 9% ont changé de métier ces derniers mois. 
 

Mobilité : du rêve à la réalité 
 

La mobilité semble, en effet, plus facile à espérer qu’à obtenir ! Ainsi, 71% des salariés répondants estiment qu’il est difficile de changer de métier, que ce soit auprès d’un nouvel employeur (52%) ou de leur employeur actuel (60%). 
 

L’étude met également en exergue des disparités importantes : on y apprend ainsi que les moins de 35 ans appréhendent moins la reconversion professionnelle que leurs compatriotes plus âgés (64% contre 74% au global).

 

Par ailleurs, les hommes émettent également moins de réserves (68% craignent de rencontrer des difficultés dans le cadre d’une reconversion professionnelle, contre 75% des femmes). Le statut professionnel, souvent plus fragile, des femmes (carrières hachurées par la maternité, charge familiale, salaires moins élevés) explique volontiers un tel écart. 
 

Une période peu propice aux changements
 

Si la marginalité du passage à l’acte peut notamment s’expliquer culturellement – les Français sont très attachés au salariat, et on moins le gout du risque que leurs homologues anglo-saxons par exemple – ces « immobilités forcées » semblent renforcées par la période actuelle d’incertitudes sur la conjoncture économique et les tensions sur le pouvoir d’achat (inflation). 
 

Il apparaît également très nettement que ce manque de passage à l’acte va être davantage renforcé par les évolutions récentes de l’indemnisation du chômage. En effet, la baisse de la durée maximum d’indemnisation conduit une part importante des salariés à la prudence : 48% des Français disent que la réforme les incite à rester plus longtemps chez leur employeur actuel. Une peur plus prégnante encore chez les salariés sans diplôme (55%). 

 

Le contexte actuel, marqué au fer rouge par la réforme des retraites, pourrait également impacter le choix des salariés à la recherche de nouveaux challenges et de changements dans leurs vies professionnelles. 
 

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