La fraude aux moyens de paiement en baisse

Malgré une augmentation des transactions, la fraude a diminué de 4% en volume et en valeur, pour atteindre un préjudice de 1,19 milliard d’euros.

Malgré une augmentation des transactions, la fraude a diminué de 4% en volume et en valeur, pour atteindre un préjudice de 1,19 milliard d’euros.
 

L’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement a dévoilé son rapport annuel pour l’année 2022. Ce rapport confirme la tendance à la hausse de l’utilisation des moyens de paiement scripturaux, avec une augmentation de 8% depuis le début de la crise sanitaire. De plus, il met en avant une amélioration générale de la sécurité de ces moyens de paiement. En effet, malgré une augmentation des transactions, la fraude a diminué de 4% en volume et en valeur, pour atteindre un préjudice de 1,19 milliard d’euros.
 

« Cette baisse de la fraude est une excellente nouvelle. Elle est particulièrement remarquable pour les paiements par carte bancaire sur internet, qui ont diminué d’un tiers depuis 2019. Cela démontre que malgré un processus parfois contraignant, l’authentification forte fonctionne bien. Tellement bien que les fraudeurs sont contraints de se tourner vers les paiements mobiles, qui sont désormais le point faible en termes de sécurité, pour recycler les données de cartes bancaires volées. Il est crucial de renforcer ce maillon faible », déclare Maxime Chipoy, président de MoneyVox.
 

La carte bancaire, qui confirme son statut de principal moyen de paiement du quotidien des Français, voit son taux de fraude se réduire à 0,053% (contre 0,059% en 2021), atteignant ainsi son niveau le plus bas jamais enregistré selon l’Observatoire. Parallèlement, le chèque enregistre également une baisse de son taux de fraude, à 0,073% (contre 0,079% en 2021), bien que ce moyen de paiement reste celui qui présente le taux de fraude le plus élevé parmi tous les moyens de paiement.
 

« Le chèque, un moyen de paiement datant du 19e siècle, reste malheureusement le plus fraudé : il représente 1/3 des montants fraudés, alors qu’il ne représente que 1,3% des montants payés ! Il est temps de le bannir de nos habitudes de paiement », explique Maxime Chipoy, président de MoneyVox.
En parallèle de ces avancées, l’année 2022 a également été marquée par le développement de techniques d’escroquerie reposant sur la manipulation, notamment à travers des appels téléphoniques où les fraudeurs se font passer pour des employés bancaires.
 

« C’est aussi l’occasion de rappeler, face à la multiplication des arnaques de faux conseillers, que votre banque ne vous appellera jamais pour vous demander vos codes de carte bancaire ou d’accès à votre espace client en ligne. Si vous recevez ce type d’appel, la meilleure chose à faire est de raccrocher immédiatement », conseille Maxime Chipoy, président de MoneyVox.
 

Assurance emprunteur : 9 Français sur 10 ignorent les possibilités de résiliation

La loi Lemoine a pour objectif de rendre le marché de l’assurance emprunteur plus accessible. Désormais, il est possible de résilier et de changer d’assurance emprunteur à tout moment, sans frais.

La loi Lemoine a pour objectif de rendre le marché de l’assurance emprunteur plus accessible. Désormais, il est possible de résilier et de changer d’assurance emprunteur à tout moment, sans frais.
 

La loi Lemoine apporte plusieurs nouveautés à l’assurance emprunteur, notamment la possibilité de résilier à tout moment son contrat d’assurance pour en souscrire un nouveau aux garanties équivalentes, la réduction du délai d’attente après un protocole thérapeutique pour les cancers et les hépatites C de dix à cinq ans, la suppression du questionnaire de santé sous certaines conditions (montant assuré inférieur à 200 000 euros et fin du crédit avant les 60 ans de l’assuré), et l’obligation pour les emprunteurs de disposer d’informations claires sur leur contrat (montant des cotisations sur huit ans, date de résiliation et d’échéance du contrat).
 

Un an après l’adoption de cette loi, la néo-assurance Assurly a décidé de mesurer son impact en lançant une étude quantitative auprès de 1 000 personnes. 

 

Les résultats de l’enquête révèlent que 66 % des personnes interrogées savent qu’elles peuvent résilier leur assurance à tout moment pour en changer, mais seulement 11 % connaissent l’existence de la loi Lemoine et ses modalités. Moins d’une personne sur deux est au courant de la suppression du questionnaire de santé sous certaines conditions. L’étude met également en évidence des disparités sociodémographiques dans la connaissance de la loi, avec les femmes au foyer et les répondants les plus jeunes (30 à 39 ans) étant moins informés. Les commerçants, cadres et professions intellectuelles supérieures sont les mieux informés des nouvelles dispositions. De plus, l’enquête révèle que les personnes les plus âgées sont les plus susceptibles de vouloir changer d’assurance.
 

Près de la moitié des répondants estiment que leur assurance de prêt immobilier est trop chère, et la majorité d’entre eux envisagent d’en changer. Cependant, de nombreux assurés ne connaissent pas les modalités de changement d’assurance, ce qui les dissuade d’opter pour une nouvelle assurance. Le critère principal motivant le changement d’assurance est le prix, pour 87 % des enquêtés, suivi d’une offre plus riche et d’un meilleur service client. La rapidité et la facilité de changement pourraient également inciter davantage de personnes à profiter des avantages de la loi Lemoine.
 

4 raisons d’opter pour la dette privée dans son portefeuille

L’environnement macroéconomique est favorable à la dette privée qui offre des perspectives de rendement attrayantes pour les prêteurs.

Dans un environnement macroéconomique caractérisé par une augmentation des taux de base et une augmentation des spreads, la dette privée offre des perspectives de rendement attrayantes pour les prêteurs. 
 

Dans leur dernière étude, James Ashley et James Reynolds, experts obligataires chez Goldman Sachs AM démontrent les avantages de la dette privée dans le contexte de marché actuel. 

« Nous anticipons que les emprunteurs des marchés cotés et non cotés devront faire face à des coûts de financement plus élevé dans un contexte de taux d’intérêt probablement plus élevés sur une plus longue période. Jusqu’à présent, la solidité des fondamentaux a permis de maintenir les taux de défaut à un niveau bas, mais on observe une augmentation du nombre d’entreprises en difficulté, reflétant la complexité du marché pour les emprunteurs les plus endettés. »
 

Cependant, toutes les entreprises ne font pas face aux mêmes difficultés. La dette privée présente plusieurs avantages structurels qui en font un complément potentiellement solide aux obligations traditionnelles et permettent aux investisseurs de positionner leurs portefeuilles de manière avantageuse.
 

Avantage potentiel n°1 : Primes de rendement
Contrairement à la dette publique, la dette privée consiste à accorder directement des prêts aux entreprises dans le cadre de transactions négociées sur les marchés privés. Cette approche offre la possibilité de générer des revenus supplémentaires et de mieux résister aux périodes de forte volatilité.
Au cours de la dernière décennie, cette classe d’actifs a affiché un rendement excédentaire de 3 à 6 % par rapport à la dette publique à haut rendement et aux prêts syndiqués en général. Cette prime s’explique par la volonté des emprunteurs de payer davantage pour garantir l’exécution des prêts et bénéficier de conditions personnalisées offertes par les prêteurs privés.
 

Avantage potentiel n°2 : Accessibilité
La hausse des taux d’intérêt et la volatilité du marché ont entraîné une diminution des émissions de prêts à haut rendement et à effet de levier, les prêteurs réduisant leurs activités. En mars 2023, par exemple, le marché du haut rendement a connu une période de 16 jours consécutifs sans émission, la deuxième plus longue série du genre.
La dette privée est venue combler ce vide, augmentant ainsi sa part dans le financement des prêts. Avec l’augmentation de la taille des fonds, la dette privée devient une source de financement viable, permettant aux emprunteurs d’obtenir des prêts plus importants et plus sûrs, même en période de volatilité.
 

Avantage potentiel n°3 : Suivi proactif
Les prêteurs privés peuvent inclure des conditions supplémentaires dans les accords de prêt, appelées « covenants », qui visent à garantir la performance financière de l’emprunteur. Ces covenants sont adaptés au profil de l’emprunteur et imposent des exigences en termes de flux de trésorerie, d’endettement et de liquidités.
Ces mesures personnalisées sont généralement absentes sur les marchés de la dette cotée, qui reposent sur des conditions plus standardisées. Les investisseurs privés peuvent également avoir accès à des informations confidentielles sur les entreprises, ce qui leur permet de s’appuyer sur les fondamentaux pour repérer les signes précurseurs d’une détérioration. Grâce à cet accès privilégié et à la mise en place de covenants, les investisseurs peuvent intervenir rapidement lorsque les flux de trésorerie sont compromis et prendre des mesures préventives pour éviter un éventuel défaut.
 

Avantage potentiel n°4 : Résilience favorisée par la proximité
Sur les marchés cotés, le processus de faillite et de restructuration de la dette peut être complexe, car de nombreux créanciers contestent et défendent leurs droits. En revanche, la dette privée implique généralement un groupe restreint de prêteurs pour un emprunteur. En cas de défaut, ce système bilatéral favorise des négociations plus efficaces et moins coûteuses.
 

Dans un tel scénario, cette stratégie permet de préserver et de récupérer la valeur de manière plus efficace, car un petit groupe d’investisseurs partageant les mêmes idées est plus susceptible d’accepter un plan de restructuration et de nouvelles conditions qu’un groupe disparate de détenteurs d’obligations.
 

Pourquoi les Français sont parmi les meilleurs épargnants d’Europe ?

La France se classe au 8ème rang des pays d’Europe avec le plus fort taux d’épargne des ménages, selon une étude comparant les taux d’épargne dans différents pays européens.

La France se classe au 8ème rang des pays d’Europe avec le plus fort taux d’épargne des ménages, selon une étude comparant les taux d’épargne dans différents pays européens.

 

L’épargne joue un rôle crucial dans l’économie et est considérée comme un moteur de croissance à long terme. Au cours des dix dernières années, le taux d’épargne des ménages français a constamment dépassé la moyenne européenne.

En 2021, le taux d’épargne des ménages français s’élevait à 12,8%, soit 2,5 points de pourcentage de plus que la moyenne de l’Union européenne qui était de 10,3%. Cette augmentation significative de l’épargne en France et dans l’ensemble de l’Union européenne est principalement due à la pandémie de Covid-19. Les mesures de confinement ont permis aux ménages français et européens d’économiser une plus grande partie de leurs revenus.

Selon les données de l’OCDE, la Suisse occupe la première place en Europe en termes de taux d’épargne des ménages, avec 21,9% de leurs revenus nets disponibles consacrés à l’épargne. Elle est suivie de l’Irlande (20,2%) et des Pays-Bas (17,5%). La France se classe parmi les dix premiers pays européens en termes de taux d’épargne, avec un taux de 12,8%.
 

Cependant, certaines disparités subsistent entre les pays européens. Le Royaume-Uni et l’Italie affichent les taux d’épargne les plus faibles, respectivement 6,9% et 2,1% de leurs revenus nets disponibles. À l’autre extrémité du spectre, la Finlande, la Slovaquie, la Grèce et le Portugal ont des taux d’épargne nette négatifs, ce qui signifie que les dépenses de consommation dépassent les revenus disponibles.
 

Selon Alexandre Desoutter, porte-parole chez HelloSafe France, le taux d’épargne en Europe est un indicateur clé de la santé financière des ménages et de la stabilité économique. La France se distingue par sa propension relativement élevée à épargner, en partie grâce à son système de protection sociale développé et à des politiques fiscales favorables à l’épargne. Cependant, il est important de trouver un équilibre entre l’épargne et la consommation pour assurer une croissance économique durable.
 

En résumé, la France se positionne parmi les pays européens avec le plus fort taux d’épargne des ménages, témoignant d’une propension à épargner relativement élevée. Cependant, des disparités existent entre les pays, avec des taux d’épargne plus faibles dans certains pays comme le Royaume-Uni et l’Italie, et même des taux d’épargne nette négatifs dans des pays tels que la Finlande, la Slovaquie, la Grèce et le Portugal.
 

Immobilier : Les Français et le bord de mer, un amour infaillible ?

Les prix de l’immobilier sur les littoraux français connaissent une tendance à la hausse. Cependant, une inversion de tendance semble se profiler.

Les prix de l’immobilier sur les littoraux français connaissent une tendance à la hausse. Cependant, une inversion de tendance semble se profiler.

Les prix de l’immobilier sur les littoraux français connaissent une tendance à la hausse, avec une augmentation moyenne de 12,8% en deux ans, soit près du double de la moyenne nationale sur la même période. Cependant, une inversion de tendance semble se profiler le long de tous les littoraux. Quelles sont les régions côtières où la dynamique s’affaiblit ? Quelles stations balnéaires parviennent à maintenir leur attractivité de manière exceptionnelle ?
 

Selon le dernier baromètre Meilleurs Agents, malgré un ralentissement de la croissance, les prix de l’immobilier continuent d’augmenter le long des littoraux français, avec une croissance moyenne de 3,4% en un an et de 12,8% en deux ans, dépassant largement la moyenne nationale sur les mêmes périodes (0,4% en un an et 6,6% en deux ans).
 

Parmi les faits marquants, on constate que Saint-Jean-Cap-Ferrat, dans les Alpes-Maritimes, demeure la station balnéaire la plus chère de France, avec un prix moyen de 16 955€/m². Cela représente un prix 14,5 fois plus élevé en moyenne que Cette-Eygun, la station la moins chère de France, située dans l’Atlantique, avec un prix de 1 174€/m².
 

La Corse et le littoral de la région PACA enregistrent les plus fortes hausses de prix, avec respectivement une augmentation de 5,3% et de 5,2% en un an. Cependant, la Corse observe un net ralentissement de sa croissance depuis janvier 2023, avec seulement 0,5% de hausse au cours des six derniers mois.
 

L’Atlantique est le littoral où les prix ont le moins progressé en un an, avec seulement 1,8% d’augmentation. Néanmoins, il se classe en deuxième position parmi les littoraux les plus chers de France, avec un prix moyen de 5 373€/m², juste derrière la région PACA (6 071€/m²).
 

Le littoral atlantique connaît les plus fortes baisses de prix parmi tous les littoraux, avec des reculs à Biarritz (-2,7%), La Forêt-Fouesnant (-2,2%), Lacanau (-2,2%), et Lanton (-1,8%).
 

En général, la proximité de la plage à moins de 5 minutes à pied fait augmenter la valeur d’un bien immobilier de 22,1% en moyenne par rapport à un bien identique situé à plus de 20 minutes de la plage.

 

Pourquoi les déficits de l’État se creusent toujours plus

Le déficit des comptes de l’État s’est détérioré en 2022, se rapprochant du niveau observé lors de la crise sanitaire de 2020.

Le déficit des comptes de l’État s’est détérioré en 2022, se rapprochant du niveau observé lors de la crise sanitaire de 2020.

 

Les comptes financiers de l’État, connus sous le nom de « compte général de l’État » (CGE), sont publiés chaque année depuis 2006 conformément à la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) du 1er août 2001. Ces documents fournissent un bilan, un compte de résultat, des engagements hors bilan et une annexe, et sont établis en « droits constatés », en enregistrant chaque opération à la date de son fait générateur plutôt qu’à celle de l’encaissement ou du décaissement.
 

Le CGE, qui applique les principes de la comptabilité d’entreprise, offre des informations précieuses sur la situation financière de l’État et complète les comptabilités budgétaire et nationale. Ainsi, la note publiée pa la Cour des comptes commente la situation financière de l’État en s’appuyant sur le compte général de l’État pour l’année 2022.
 

Le premier constat est que le déficit des comptes de l’État s’est détérioré en 2022, se rapprochant du niveau observé lors de la crise sanitaire de 2020. Alors qu’il s’était légèrement amélioré en 2021, il est passé de -141 milliards d’euros à -160 milliards d’euros en 2022. Entre 2012 et 2019, ce chiffre oscillait entre -94 et -51 milliards d’euros. Ainsi, les comptes de l’État ne montrent pas de retour au niveau de déficit d’avant la crise sanitaire.
 

Malgré une amélioration de 19 milliards d’euros dans le résultat budgétaire de l’État en 2022, le résultat comptable s’est détérioré de 19 milliards d’euros. Cela s’explique en partie par les provisions constituées pour faire face au coût du « bouclier tarifaire », qui ne sont pas prises en compte dans la comptabilité budgétaire, ainsi que par d’autres provisions.
 

La hausse d’environ 26 milliards d’euros des produits régaliens nets, liée à la bonne santé de l’économie, n’a pas suffi à compenser l’augmentation des différentes catégories de charges. La Cour des Comptes souligne notamment l’augmentation des charges de fonctionnement (+9% par rapport à 2021) et des charges financières (+98% par rapport à 2021).
 

En ce qui concerne l’endettement de l’État, la situation nette, qui représente la différence entre ce qu’il possède et ce qu’il doit, s’est détériorée de 97 milliards d’euros pour atteindre -1 758 milliards d’euros au 31 décembre 2022. Cependant, cette détérioration est inférieure au déficit de l’exercice grâce à la revalorisation comptable de certains actifs de l’État.
 

Pour financer ses actifs et sa situation nette négative, l’État a dû augmenter ses ressources financières. Les comptes révèlent une hausse de 151 milliards d’euros de l’endettement financier net de l’État, avec une augmentation de 114 milliards d’euros de ses dettes financières stricto sensu et une détérioration de 37 milliards d’euros de sa trésorerie nette.
 

En ce qui concerne les engagements hors bilan, qui représentent les engagements financiers de l’État, ils sont évalués à 3 864 milliards d’euros au 31 décembre 2022, soit une baisse de 1 205 milliards d’euros par rapport à l’année précédente. Une grande partie de ces engagements est évaluée de manière actuarielle en utilisant un taux d’actualisation déterminé par l’administration. Ce taux d’actualisation, qui était négatif en 2021, est devenu positif en 2022, entraînant une diminution importante de la valeur future des décaissements, notamment pour les charges de retraite assumées par l’État. Toutefois, les engagements hors bilan de nature financière ont augmenté de plus de 70 milliards d’euros pour atteindre 1 505 milliards d’euros fin 2022. Cette hausse s’explique en partie par la collecte croissante de l’épargne réglementée garantie par l’État, ainsi que par la mise en œuvre du plan France 2030 et des Programmes d’Investissements d’Avenir (PIA).
 

En résumé, les comptes financiers de l’État pour l’année 2022 montrent une détérioration du déficit, une augmentation de l’endettement et une diminution des engagements hors bilan. Ces données soulignent les enjeux financiers auxquels l’État est confronté et fournissent des informations essentielles sur sa situation financière.
 

Comment l’assurance-vie va profiter du gel du Livret A ?

L’annonce d’un taux du livret A maintenu à 3 % a rassuré les assureurs dont les contrats d’assurance vie souffrent, depuis le début de l’année.

L’annonce d’un taux du livret A maintenu à 3 % a rassuré les assureurs dont les contrats d’assurance vie souffrent, depuis le début de l’année.
 

Une des raisons de la non-application de la formule de calcul du taux du livret A qui aurait du aboutir à le faire grimper au dessus de 4 % est liée à la hiérarchie des taux, expliquent les experts du Cercle des épargnants. Selon eux, un taux autour de 4 % aurait constitué un pic dans la hiérarchie des taux. Un produit d’épargne de court terme comme le Livret A serait ainsi beaucoup mieux rémunéré que les autres produits de court terme (dépôts à terme, livrets bancaires) mais aussi que certains produits de long terme et en particulier les fonds euros de l’assurance vie qui sont en décollecte depuis le début de l’année.
 

Pour le moment, la collecte du Livret A et du LDDS est essentiellement alimentée par les dépôts à vue qui avaient connu une forte croissance depuis le début de la crise sanitaire mais cela n’est pas sans conséquence sur les fonds euros des contrats d’assurance vie.
 

Pas de rebond estival pour le Livret A en perspective
 

La non-revalorisation du Livret A ne devrait pas se traduire par un rebond de la collecte en juillet et en août. Faute de relèvement de la rémunération, l’effet taux ne pourra pas jouer sur la collecte. Cette dernière devrait néanmoins se maintenir à un bon niveau sans pour autant égaler les montants records enregistrés sur le premier semestre.
 

Le second semestre étant en règle générale, plus axé « dépenses » qu’« épargne », la collecte devrait s’atténuer surtout en fin d’année. 2023 devrait néanmoins être une excellente année pour le Livret A, le produit le plus diffusé au sein de la population française.
 

Pourquoi le gel du livret A est une bonne nouvelle pour l’immobilier

Le gel du taux du Livret A à 3% jusqu’en janvier 2025 est une bonne nouvelle pour les emprunteurs immobiliers. Explications.

Le gel du taux du Livret A à 3% jusqu’en janvier 2025, annoncé par le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, est une bonne nouvelle pour les emprunteurs immobiliers. Explications. 
 

Les épargnants attendaient un taux du Livret A à 4 ou 3,5 %, ils auront le droit à un taux maintenu à 3 % avec une promesse : il sera maintenu pendant les dix-huit prochains mois. En prenant cette décision, le ministre de l’Économie fait le pari de la baisse de l’inflation. Il souhaite également une reprise de la consommation qui est, depuis des mois, en berne. 
 

Car depuis le début de l’année, les Français privilégient l’épargne à la consommation. Le taux d’épargne était de 18,3 % du revenu disponible brut au cours du premier trimestre, soit trois points au-dessus de son taux d’avant crise sanitaire.
 

Depuis le 1er février 2022, tout relèvement du taux du Livret A provoque une hausse de la collecte qui bat ainsi record sur record. Du mois de janvier à mai, elle a atteint 24,5 milliards d’euros, soit la collecte la plus importante depuis la banalisation de la distribution du Livret A en 2009.
 

Selon Olivier Lendrevie, président du courtier CAFPI, une stricte application de la méthode de calcul du Livret A aurait dû déboucher sur une nouvelle hausse du taux du Livret A qui aurait eu des conséquences néfastes sur la liquidité du système bancaire. En effet, cela aurait contribué à réduire davantage l’offre de crédit immobilier, alors même que les chiffres de l’Observatoire Crédit Logement/CSA montrent que cette offre est déjà au plus bas depuis la crise financière de 2009.
 

Cette décision de gel est également une bonne nouvelle pour le financement du logement social. Environ 65% des sommes épargnées sur les livrets A et les livrets de développement durable sont transférées par les banques à la Caisse des Dépôts et Consignation (CDC), conformément à une loi de 2008. Si le taux du Livret A avait été relevé, cela aurait fortement pénalisé les organismes de logement social, dont les financements auprès de la CDC sont indexés sur ce taux. Cette situation est d’autant plus préoccupante que les mises en chantier sont au plus bas depuis 2008 et que de nombreux ménages attendent un logement social, comme le souligne la Fondation Abbé Pierre.
 

La CDC a déjà reçu plus de 50 milliards d’euros de liquidités grâce à la centralisation des livrets en 2022, mais elle n’a pu en redéployer que 11,5 milliards d’euros pour le financement du logement social et de la politique de la ville, faute de projets. Ainsi, il était grand temps de prendre cette décision sage et de mettre fin à cette situation.
 

En conclusion, le gel du taux du Livret A est une mesure bénéfique pour les emprunteurs immobiliers. Elle permet de préserver la liquidité du système bancaire et d’éviter une réduction supplémentaire de l’offre de crédit. De plus, cette décision soulage le financement du logement social en préservant les ressources de la CDC. Il s’agit donc d’une décision responsable qui prend en compte les enjeux actuels du marché immobilier et du logement social.
 

Le France championne d’Europe des prélèvements obligatoires

La France devient de nouveau la championne des prélèvements obligatoires sur le salarié moyen en 2023, surpassant la Belgique et l’Autriche.

La France devient de nouveau la championne des prélèvements obligatoires sur le salarié moyen en 2023, surpassant la Belgique et l’Autriche.

 

Selon une étude publiée par l’Institut économique Molinari, le salarié moyen français travaille jusqu’au 17 juillet pour financer les services publics et prestations collectives, ce qui marque le « Jour de libération sociale et fiscale ». Ce jour symbolise le moment où le salarié cesse théoriquement de payer des charges et des taxes et peut disposer librement des fruits de son travail.
 

Les calculs prennent en compte les cotisations patronales et salariales, l’impôt sur le revenu et la TVA applicables en 2023 pour un salarié célibataire au salaire moyen de chaque pays. Cette mesure, réalisée par le cabinet EY pour les 27 pays de l’Union européenne, permet de rendre concret l’impact de la fiscalité sur le travail et la consommation pour les salariés moyens.
 

La France reprend ainsi la première place du classement, qu’elle avait occupée de 2016 à 2020, avec une fiscalité sur le salarié moyen s’élevant à 54,1%. La Belgique se classe deuxième avec une pression sociale et fiscale de 53,5% et retrouve ainsi sa position précédente. L’Autriche occupe la troisième place avec un taux de 54,4%, en baisse par rapport à l’année précédente.
 

L’étude révèle également que sur les 27 pays de l’UE, dix ont enregistré une baisse des prélèvements obligatoires, permettant aux salariés de récupérer au moins un jour de liberté sociale et fiscale supplémentaire. En revanche, dans certains pays, tels que Chypre, l’Espagne, l’Irlande et la Slovaquie, les prélèvements ont augmenté, entraînant une diminution d’un jour de la Libération fiscale et sociale par rapport à l’année précédente.
 

En France, les cotisations sociales sont particulièrement élevées, représentant 101% du salaire net, ce qui constitue un record parmi les pays de l’UE. Les cotisations patronales et salariales ainsi que l’impôt sur le revenu sont les principaux prélèvements sur le salarié moyen français, tandis que la TVA joue un rôle moins important.
 

Bien que la pression fiscale en France soit élevée, l’étude souligne que cela ne se traduit pas par une meilleure offre de protection sociale et de services publics. En effet, le pouvoir d’achat du salarié moyen français est plus contraint que dans les pays disposant de systèmes sociaux similaires, tels que le 

Royaume-Uni, l’Irlande et les pays nordiques.
 

L’étude met également en évidence des lacunes dans certains domaines tels que les retraites et l’éducation en France, malgré des dépenses publiques élevées. Par exemple, les cotisations sociales pour les retraites sont plus élevées en France que dans d’autres pays, mais le rendement est inférieur. De même, les dépenses consacrées à l’éducation en France sont importantes, mais le pays ne se classe qu’en 17e position parmi les pays européens en termes d’efficacité.
 

Au final, l’étude montre que la pression sociale et fiscale en France ne garantit pas un meilleur niveau de vie, puisque la satisfaction à l’égard de la vie est plus élevée dans des pays ayant des taux de prélèvements plus faibles.
 

Le gouvernement relance la prime rénovation

Le gouvernement a alloué un budget de 300 millions d’euros pour renforcer le dispositif MaPrimeRénov’ en 2024.

Le gouvernement a alloué un budget de 300 millions d’euros pour renforcer le dispositif MaPrimeRénov’ en 2024, offrant ainsi une aide supplémentaire aux propriétaires engagés dans des rénovations énergétiques. 

 

 

Depuis son lancement en 2020, MaPrimeRénov’ a permis d’aider plus de 1,5 million de Français à réaliser des travaux de rénovation énergétique, pour un montant total de 5,6 milliards d’euros. Ce dispositif vise à financer des travaux visant à améliorer la performance énergétique d’un logement (isolation, chauffage, ventilation, etc.). Pour être éligibles, ces travaux doivent être réalisés par des entreprises labellisées RGE (Reconnu Garant de l’Environnement).

 

À partir du 1er janvier 2024, MaPrimeRénov’ sera divisée en deux volets afin d’encourager davantage de rénovations d’envergure. L’objectif du gouvernement est de passer de 90 000 rénovations majeures en 2023 à 200 000 en 2024. 

 

Les barèmes de la prime seront rendus « plus incitatifs » pour alléger la charge financière des travaux pour les ménages, en particulier les plus modestes. Dans le cadre du volet « performance », une prestation d’accompagnement appelée « MonAccompagnateurRénov' » sera désormais obligatoire. Elle permettra aux particuliers de bénéficier d’un interlocuteur spécialisé qui les accompagnera tout au long du processus de rénovation. Le montant de cette aide sera revalorisé, passant de 1 200 euros (programme SARE actuel) à 2 000 euros. La prestation sera entièrement prise en charge pour les ménages les plus modestes, de manière uniforme sur l’ensemble du territoire.

 

Le deuxième volet, appelé « efficacité », continuera d’apporter des aides MaPrimeRénov’ pour les travaux d’isolation, le remplacement de chaudières et les équipements de chauffage décarboné. L’objectif du gouvernement avec ce volet est d’accélérer le remplacement des chaudières fossiles (fioul et gaz) par des solutions décarbonées telles que l’électricité, le biogaz et les sources de chaleur renouvelable. En ce qui concerne les chaudières à gaz, le gouvernement a récemment lancé une consultation publique sur la décarbonation du secteur du bâtiment et des systèmes de chauffage, qui se terminera le 28 juillet. 

 

Les nouveaux barèmes et le budget global alloué à MaPrimeRénov’ seront annoncés dans les prochaines semaines, en fonction des annonces relatives au projet de loi de Finances 2024.